viernes, 2 de diciembre de 2011

Lo sagrado según Caillois


R. Caillois, L’homme et le sacré, Paris, Gallimard, 1950 :

« Toute conception religieuse du monde implique la distinction du sacré et du profane, oppose au monde où le fidèle vaque librement à ses occupations, exerce une activité sans conséquence pour son salut, un domaine où la crainte et l’espoir le paralysent tour à tour, où, comme au bord d’un abîme, le moindre écart dans le moindre geste peut irrémédiablement le perdre. […] chacun doit admettre que l’homme religieux est avant tout celui pour lequel existent deux milieux complémentaires : l’un où il peut agir sans angoisse ni tremblement, mais où son action n’engage que sa personne superficielle, l’autre où un sentiment de dépendance intime retient, contient, dirige chacun de ses élans et où il se voit compromis sans réserve. » (p. 23)

« Aussi n’est-il pas moins nécessaire de protéger le sacré de toute atteinte du profane. Celle-ci, en effet, altère son être, lui fait perdre ses qualités spécifiques, le vide d’un coup de la vertu puissante et fugace qu’il contenait. C’est pourquoi l’on prend soin d’écarter d’un endroit consacré tout ce qui appartient au monde profane. » (p. 25)